Cette semaine, interviewsport.fr a rencontrĂ© la judoka CĂ©line Lebrun. A 33 ans, elle est toujours au top dans sa catĂ©gorie des -78 kg, comme l’a montrĂ©e sa victoire la semaine dernière lors du Master mondial disputĂ© Ă SĂ©oul. Sa mĂ©daille d’argent lors des JO de Sydney, la saison dernière, son futur : la quintuple Championne d’Europe nous dit tout !
Céline, quel regard portez-vous sur votre année 2009, marquée notamment par deux cinquièmes places aux Championnats d’Europe et du monde ?
« Ca a été un peu dur car j’ai été présente sur toutes les compétitions et puis j’ai raté les deux Championnats. C’est un peu frustrant d’être au pied du podium. Même si j’ai la satisfaction d’être toujours « numéro 1 » de la catégorie au niveau mondial, il n’empêche que je n’ai pas été au rendez-vous lors des deux compétitions les plus importantes. Je sentais que la fatigue était là , parce-que avoir de la concurrence tout au long de la saison, ce n’est pas forcément bien quand on arrive au moment des Championnats. Peut-être que c’est à cause de ça que les deux compétitions ne se sont pas très bien passées. »
Vous avez gagné un nombre impressionnant de médailles aux Championnats d’Europe… Parmi toutes ces médailles européennes, laquelle est la plus importante dans votre cœur ?
« Au niveau européen, j’avoue que quand j’ai gagné à Paris, c’était magique (en mai 2001, ndlr) ! C’était à Bercy, il y avait pas mal de monde et en plus j’ai gagné sur un ippon donc c’est vrai que c’était un moment magique ! »
Lors des Jeux Olympiques de Sydney, en 2000, vous avez gagné la médaille d’argent. Etait-ce la réalisation d’un rêve pour vous ?
« Oui, c’est vrai que c’était un rêve d’avoir une médaille olympique. Après, ce jour-là , à ce moment-là , c’était un peu dur car j’y croyais vraiment et car tout le monde était derrière en me disant « c’est bon, tu as l’or ! ». Et en fait, je me suis retrouvée avec une seconde place… Ca se prend quand même, parce-que je voyais qu’autour de moi la plupart de mes camarades n’avaient pas de médaille, donc je la savoure. C’est vrai que j’aurais aimé plus, mais je n’ai eu que ça. Cette déception m’a permis de continuer à avancer parce-que un an après je suis devenue Championne du monde toutes catégories, donc peut-être que cette petite déconvenue m’a permis de me booster pour la suite ! »
Jusqu’à présent, il n’y avait qu’une seule place par pays et par catégorie dans les grandes compétitions internationales, ce qui amenait une forte concurrence dans votre catégorie entre vous et Stéphanie Possamaï, médaillée de bronze aux JO de Pékin… La nouvelle règle permettant deux combattantes du même pays par catégorie vous satisfait-elle ?
« Oui, je pense que c’est bien ! Après, il y a deux places mais il faut quand même être dans les seize ou les trente-deux meilleures mondiales, donc il faut quand même aller la chercher cette place pour pouvoir y aller ! Donc oui, c’est bien parce-que c’était un peu frustrant de se retrouver à deux personnes capables de pouvoir faire le Championnat et qu’il y ait toujours un tirage au sort entre deux combattantes. Maintenant, on peut se battre le même jour parce qu’on a toutes les deux le mérite d’y être. »
A 33 ans, vous êtes toujours au top, comme l’a démontré votre victoire il y a peu lors du premier Master mondial de judo. Avez-vous déjà planifié votre fin de carrière et votre reconversion ?
« Oui, je planifie ma reconversion parce-que c’est important. Là , je fais des études pour être professeur des écoles. Après, concernant ma fin de carrière, je ne me mets pas de date butoire. Je pense qu’il y a un matin où je vais me lever et je vais me dire « ça y est, je n’ai plus envie ». Pour l’instant, cette date n’est pas encore arrivée : j’arrive encore à me lever le matin avec l’envie d’aller m’entraîner de nouveau. C’est le jour où il n’y aura plus de plaisir et plus d’envie qu’il faudra arrêter. »
Pour finir, la question classique : quels sont vos prochains objectifs ?
« Le prochain objectif, c’est le Tournoi de Paris dans deux semaines, et puis après on verra. J’y chercherai la médaille d’or, car c’est sûr qu’on ne va pas à Paris juste pour aller à Paris. J’y vais pour gagner et on verra bien comment ça va se passer ! »
Merci beaucoup Céline pour votre disponibilité ! Bonne continuation sur les tatamis !
Remerciements aussi à Camille Rousseaux pour son aide précieuse.
La carrière de Céline Lebrun en quelques lignes :
Céline Lebrun remporte sa première médaille dans un grand Championnat international lors des Championnats d’Europe en 1997, où elle gagne le bronze. Elle s’illustre d’ailleurs très régulièrement dans cette compétition, devenant cinq fois Championne d’Europe des -78kg et remportant deux médailles d’argent et une médaille de bronze entre 1998 et 2006.
En 2000, lors des JO de Sydney, elle obtient la médaille d’argent. Malheureusement, elle ne réitérera pas sa performance quatre ans plus tard, terminant 5e des JO d’Athènes. Très régulière au niveau international, Céline Lebrun est également Championne du monde en toutes catégories (2001), et trois fois médaillée de bronze aux Championnats du monde en -78 kg (1999, 2001 et 2005).
Absente plusieurs mois des tatamis à cause d’une importante blessure en 2007, elle voit sa rivale Stéphanie Possamaï prendre sa chance et décrocher le billet pour les JO de Pékin, où Céline est alors remplaçante. Depuis, Céline est bien revenue, comme l’ont attesté ses bons résultats en 2009 malgré deux cinquièmes places aux Championnats d’Europe et du monde. Agée de 33 ans, elle a remporté récemment le Master mondial de judo, disputé à Séoul, et est plus que jamais l’une des chefs de fil de l’équipe de France de judo.
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