Avec plus de 140 sĂ©lections, Emmeline Ndongue est l’un des piliers de l’Ă©quipe de France. Elue il y a peu meilleure joueuse française de la saison, elle va dĂ©fendre son titre de championne d’Europe avec l’Ă©quipe de France le mois prochain.
Emmeline, vous avez remporté il y a peu le titre de championne de France avec Bourges. Est-ce ce sentiment d’évoluer dans la meilleure équipe française qui vous a donné envie de signer récemment un contrat à vie avec votre club ?
Ce terme de contrat à vie me fait beaucoup rire. Je ne serai pas joueuse à vie, je vais quand même arrêter à un moment donné ! C’est donc jusqu’à la fin de ma carrière, mais sûrement pas un contrat à vie ! Mais sinon, oui, je pense qu’il n’y a pas mieux en France. On est bien dans ce club et je me plais bien dans cette ville !
Vous avez été désignée il y a peu meilleure joueuse française de la saison. Quelle importance accordez-vous à cette distinction personnelle ?
Forcément, ça me fait plaisir. Mais ce que je j’aime souligner, c’est que l’on reçoit rarement une distinction personnelle sans avoir derrière une distinction collective. Si j’ai eu ce titre, c’est surtout grâce à mes coéquipières parce que sans elles, en tant qu’intérieure, je n’aurais pas eu beaucoup de ballons. Ca me fait donc plaisir, mais le titre de championne de France encore plus ! Je pense que c’est un tout : je n’aurais pas pu avoir l’un sans l’autre.
En 2006, vous avez joué en WNBA au sein des Los Angeles Sparks. Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience américaine ?
C’est un bon souvenir. Je savais pourquoi j’y allais. C’était une opportunité et j’étais consciente que l’occasion ne se représenterait sans doute pas. J’y suis donc allée ! Je n’ai pas beaucoup joué mais je ne m’attendais pas à jouer énormément. J’y suis restée deux mois. Je ne regrette absolument pas de l’avoir fait, et si j’avais à le refaire, je le referais !
Vous avez remporté le titre de championne d’Europe avec l’équipe de France en 2009. Avant la compétition, vous attendiez-vous à une telle performance ?
Non, absolument pas. On était un groupe jeune, on sortait juste des qualifications pour le Championnat d’Europe… On n’avait pas l’ambition d’être championnes d’Europe et ça s’est fait au fur et à mesure. Ca a été un bonheur qui est monté crescendo tout au long de la compétition !
Qu’est-ce que ce titre a changé pour vous, sur et en dehors des parquets ?
Absolument rien ! Tout simplement parce que les medias s’y sont peu intéressés, à part ceux qui sont spécialisés dans le basket, et encore : ils sont plus attirés par le basket aux Etats-Unis que par le basket féminin. Je ne dirais pas qu’il y a eu zéro retombées, mais presque. Et maintenant, on a un nouveau Championnat d’Europe et on voudrait être encore championnes d’Europe !
En équipe de France, vous êtes actuellement la deuxième joueuse qui compte le plus de sélections. Sentez-vous que l’on attend par conséquent plus de vous ?
Oui et non ! Oui, parce qu’on me connaît et du coup on sait ce que je peux apporter, et non aussi, pour les mêmes raisons ! Je commence à avoir une certaine expérience donc je pense qu’on va avoir des attentes sur moi par rapport à ça. Mais on est au début de la préparation, donc les choses se construisent petit à petit.
Jusqu’à cette saison, votre entraîneur en club, Pierre Vincent, était également le sélectionneur de l’équipe de France. Etait-ce un avantage ou au contraire était-ce difficile à gérer pour vous ?
Non, ce n’était absolument pas compliqué à gérer. Pierre est quelqu’un qui gère bien et délimite bien les choses : quand on est en club, on est en club, et l’équipe de France, c’est l’équipe de France. Il ne faut pas mélanger les genres ! Bien sûr, quand on est en équipe de France, on demande de temps en temps quand est-ce qu’on reprend en club, ou vice-versa, mais ça ne va pas plus loin que ça. Pour moi, c’est un avantage parce qu’il ne change pas de comportement entre le club et l’équipe de France, ou très peu, et que je sais comment il fonctionne. Du coup, si on aime travailler avec lui, ce qui est mon cas, on peut dire que c’est un avantage !
Le Championnat d’Europe a lieu dans un mois, en Pologne. Même si les deux sont liés, votre objectif principal est-il de se qualifier pour les Jeux Olympiques ou bien uniquement de conserver votre titre ?
C’est sûr que si on conserve notre titre, ce sera plus facile pour les JO ! (rires) L’objectif principal, ce sont les JO. Il ne faut pas qu’on se loupe. C’est une compétition difficile et on ne sait jamais comment peut tourner un match. Mais il ne faut pas perdre de vue cet objectif. Quoiqu’il arrive, il faut toujours y penser et relever la tête pour aller chercher cette qualification !
Merci beaucoup Emmeline et bonne prĂ©paration pour le Championnat d’Europe !
Crédits photos : Panoramic, Bellenger/FFBB et LFB.
La carrière d’Emmeline Ndongue en quelques lignes :
Evoluant au poste de pivot, Emmeline Ndongue débute sa carrière au club de Bourges. Dès 2001, elle remporte le titre de l’Euroligue, bien qu’elle n’ait participé qu’à un match dans la compétition. En 2004, elle signe à Aix-en-Provence, où elle évolue deux saisons. Après une courte expérience en WNBA dans le club américain des Los Angeles Sparks, elle retrouve en 2006 le club de Bourges, où elle joue encore actuellement. Elle devient championne de France en 2008 et 2009 et remporte la Coupe de France en 2008, 2009 et 2010.
Elle est sélectionnée pour la première fois en équipe de France en 2002. Avec l’équipe nationale, elle termine 5e des Championnats d’Europe en 2003 et 2005 ainsi que du Championnat du monde 2006. Elle remporte le titre de championne d’Europe en 2009, à Riga (Lettonie), marquant 11 points lors de la finale. En 2010, elle termine 6e du Championnat du monde.
Cette année, Emmeline Ndongue a remporté le Championnat de France et a été élue MVP de la saison. Sélectionnée plus de 140 fois en équipe de France, elle est désormais en pleine préparation pour le Championnat d’Europe qui se disputera en juin, en Pologne.
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