Gwladys Nocera est l’une des meilleures Françaises en golf. Elle a pu ainsi participer aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, Ă l’occasion du retour du golf au programme Olympique après 112 ans d’absence. Elle revient pour nous sur son expĂ©rience Olympique ainsi que sur les autres grands moments de sa carrière.
Gwladys, tu as participé aux Jeux Olympiques de Rio en août 2016, terminant à la 39e place. Avec un peu de recul, es-tu satisfaite de cette performance ?
Je suis satisfaite dans la mesure où j’ai donné tout ce que j’avais pendant quatre jours. Concernant la performance sportive en elle-même, j’aurais bien évidemment aimé faire mieux. Mais cela ne dépendait pas que de moi et il y avait en face toutes les meilleures mondiales. Je me suis battue jusqu’au bout et je pense que c’est l’essentiel ! Donc satisfaite, oui, parce que je suis allée au bout des choses, mais j’aurais préféré une meilleure place.
Il s’agissait du retour du golf au programme Olympique après 112 ans d’absence. Participer aux JO était-il un grand objectif pour toi ? Y-as-tu pensé dès l’officialisation du retour du golf au programme Olympique ?
J’avais suivi cela de très près. C’était mon objectif ultime parce que j’avais participé à tous les majeurs et à quatre Solheim Cups. Les JO étaient l’événement auquel je ne pensais jamais participer et auquel j’avais toujours rêvé de participer. C’était évidemment un objectif énorme pour moi et l’année de qualification était assez stressante. Une fois que la sélection était faite, c’était génial et j’ai passé une semaine au top.
T’étais-tu préparée pour les Jeux Olympiques comme pour un autre tournoi, ou bien tu avais adapté ta préparation pour cet événement particulier ?
J’ai suivi la même préparation. Ce qui était difficile était de gérer le stress des qualifications, qui se jouaient sur deux ans. L’année des Jeux, les points comptaient double et c’était assez stressant. J’ai dû m’entraîner dur parce que les jeunes arrivent. Sinon, l’entraînement était le même.
La compétition de golf avait lieu en fin de programme aux Jeux Olympiques de Rio. As-tu quand même pu profiter des JO ou bien tu es restée concentrée en attendant ta compétition ?
J’étais un peu prise entre deux. Evidemment, je voulais profiter à fond des JO et des sports que j’apprécie. Mais je voulais aussi donner mon maximum sur le parcours. J’ai réussi à aller voir du volley et pas mal de hand. J’ai aussi vu l’athlétisme, notamment Usain Bolt et la finale du 400 m. J’ai donc pu assister à quelques événements, mais de nombreux sports étaient loin du Village, notamment le volley pour lequel il fallait plus d’une heure pour y aller.
Tu es professionnelle depuis 2002 et tu as notamment été la numéro 1 européenne en 2008 et tu participé plusieurs fois à la Solheim Cup (équivalent de la Ryder Cup chez les hommes). Quel est le souvenir le plus marquant de ta carrière à ce jour ?
J’en ai plein, car on construit beaucoup de souvenirs en quinze ans. Ma première victoire a été un moment important parce que ça a été un déclenchement pour la suite de ma carrière. Mes quatre participations à la Solheim Cup ont été des moments forts. J’ai gagné 14 tournois, avec une histoire à chaque fois. C’est difficile de choisir, mais les Solheim Cups et les Jeux ont été les moments très importants de ma carrière.
Le golf féminin professionnel est en grande partie dominé par les Sud-coréennes et les Américaines. Penses-tu que les Européennes peuvent rattraper leur retard dans un futur proche ?
C’est difficile. Les Sud-Coréennes dominent complètement la discipline, mais on touche aussi à la culture du pays et à la manière dont les jeunes sont éduquées au sport. Les filles sont mises entre les mains de coaches très jeunes, avec des séances d’entraînement très dures, ce qui n’est pas forcément ce qu’elles ont envie de faire. Souvent, les pères sont derrière et les forcent. Ce sont des joueuses qui arrêtent de jouer très jeune.
En Europe, on n’a pas du tout cette culture. On n’arrivera jamais à produire autant de très bonnes joueuses que la Corée du Sud. Il y a régulièrement de très bonnes joueuses qui sortent en Europe, mais on n’en aura jamais autant. Quand on arrive sur un majeur, sur les 50 meilleures mondiales, il peut y avoir 20 ou 30 coréennes. C’est énorme. C’est pour moi une question de culture, donc il n’y a rien à faire.
Tu as aujourd’hui 42 ans. As-tu pour objectif de continuer le golf plusieurs années ? Commences-tu à préparer ta reconversion ?
Je suis en préparation de reconversion. Au-delà du temps qui passe, mon corps commence aussi à peiner un peu. On voyage beaucoup et loin. Ça commence à devenir un peu difficile. Les filles qui passent professionnelle aujourd’hui ont 18-20 ans, donc elles sont un peu plus fraiches que moi physiquement. J’ai aussi envie de passer à autre chose. Ça se prépare doucement, avec quelques projets qui j’espère vont aboutir cette année. Ça prend forme doucement !
Merci beaucoup Gwladys pour cette interview et bonne année 2018 !
La carrière de Gwladys Nocera en quelques lignes :
Gwladys Nocera commence sa carrière professionnelle de golf en 2002. En 2005, elle termine 4e du classement du mérite européen. Elle est alors sélectionnée dans l’équipe européenne pour la Solheim Cup. En 2006, elle remporte trois tournois du circuit européen et dispute son premier majeur, le Kraft Nabisco Championship. En 2007, elle est de nouveau sélectionnée en Solheim Cup et remporte deux tournois du circuit européen.
En 2008, elle termine à la première place du classement du mérite européen, après avoir remporté 5 tournois du circuit européen dans la saison. Elle est alors élue « Player of the year » du circuit. Elle remporte ensuite de nouveaux tournois du circuit européen : 2 en 2013, 1 en 2014 et 1 en 2015.
En 2016, elle participe aux Jeux Olympiques de Rio. Il s’agit du retour au golf au programme Olympique. Elle prend la 39e place de l’épreuve. Aujourd’hui âgée de 42 ans, Gwadys Nocera compte quatre participations à la Solheim Cup.
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