La semaine dernière avait lieu la prĂ©sentation de l’Ă©quipe de France Olympique pour les Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018. A cette occasion, nous avons rencontrĂ© Jonathan Midol. Il s’Ă©tait illustrĂ© il y a quatre ans en remportant le bronze de l’Ă©preuve du skicross des JO de Sotchi, sur un podium 100% français.
Jonathan, tu as remporté la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Sotchi en 2014. Cette médaille était-elle un objectif clair en arrivant ou bien une bonne surprise ?
Quand on va aux JO, c’est pour remporter une médaille. On sait qu’aux Jeux, tout peut arriver. C’était donc forcément un objectif. Mais c’était aussi une surprise car je n’avais jamais fait de podium en Coupe du monde.
Ta médaille de bronze fait partie du triplé inédit de l’équipe de France sur le podium du skicross de ces Jeux Olympiques de Sotchi. As-tu conscience que vous avez marqué le sport Français avec cette course ?
On en a de plus en plus conscience. Sur le coup, pas du tout. Ca a mis du temps avant qu’on comprenne qu’on avait fait quelque chose qui n’était jamais arrivé en France. On en prend conscience petit à petit, mais ça n’a rien changé pour nous.
Raconte-nous un peu les moments qui ont précédé cette finale historique. Etais-tu stressé ? Comment as-tu géré le fait d’être trois Français en finale ?
Les jours précédents, on nous avait organisé des petits jeux. Il y avait une bonne ambiance. Durant la journée, on était très décontractés et sûrs de nous. Je n’avais pas de sentiment de stress.
Mais je considère que j’ai loupé ma finale. J’ai pris conscience au dernier moment qu’on était trois Français en finale. Je pense que je suis alors sorti un petit peu de ma course. Depuis le début des runs, j’étais avec Jean-Frédéric Chapuis, qui a ensuite pris la médaille d’or. A chaque run, je partais derrière lui. Quand je suis remonté pour la finale, je me suis dit que je pouvais et que je savais où le doubler. Et au dernier moment, j’ai vu qu’Arnaud (Bovolenta, médaillé d’argent, ndlr) était aussi qualifié et qu’on se retrouvait en finale avec trois Français sur quatre. Je me revois, avant de prendre le départ, me dire qu’on était en train de faire un truc de fou, avec forcément au moins deux médailles. Je pense que je suis alors sorti un peu de ma finale.
On n’a pas parlé avant la finale, même avec Arnaud, qui est un très bon copain. Je me souviens juste d’une petite tape amicale sur l’épaule.
Mis à part ta propre compétition, qu’est-ce-qui t’a le plus marqué lors de ces Jeux Olympiques de Sotchi ?
C’était mes premiers JO. Tout était incroyable. C’est vraiment une expérience de vie. Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’unité de l’équipe de France. Au sein du Village, on est vraiment dans un petit cocon. Tout est construit autour de l’athlète. Tout le monde se supporte. C’est vraiment quelque chose de spécial. Ce sont des moments très forts.
La saison dernière, tu n’as malheureusement pas réussi à briller en Coupe du monde. Vu le niveau de l’équipe de France et les places limitées pour les JO de l’année prochaine, est-ce que cela t’inquiète ?
C’est vrai que je n’ai pas eu de bons résultats la saison dernière. Je ne suis pas inquiet sur mon ski et ma technique. Je sais que je peux aller très vite et que ça se joue à pas grand-chose. Ce sont les détails du haut niveau. Avec les Jeux qui approchent, je sais que j’aurais la motivation et l’envie, et je veux forcément briller en Coupe du monde. C’est sûr qu’on a une grosse équipe de France, très dense. Avoir une qualification aux Jeux serait déjà une très belle performance.
Ton frère Bastien est également skieur en équipe de France de skicross. Cela est-il un plus pour la performance ?
L’été, on s’entraîne toujours à deux. C’est plus motivant à deux que tout seul. Sur les skis, je sais que je peux tout lui dire. Mais ça reste un membre de l’équipe de France comme les autres. On a tous de très bons contacts entre nous. Ça se passe très bien !
Quels sont tes objectifs pour cette nouvelle saison, marquée par les Jeux Olympiques de Pyeongchang en février prochain ? Focalises-tu toute ta saison sur les JO ?
Je vis pour les Jeux et pour les émotions comme celles des Jeux. C’est pour ça que je fais du sport de haut niveau. Mais il ne faut pas se tromper d’objectif. Si on se focalise tout de suite uniquement sur les Jeux, ce n’est pas très bon. Je vais prendre course après course. Mon objectif, c’est déjà le début de saison. Je pense qu’il faudra aller chercher un ou plusieurs podiums en Coupe du monde pour pouvoir avoir sa qualification pour les Jeux. Donc les objectifs, c’est d’abord des résultats en Coupe du monde, une qualification aux Jeux, et après je peux rêver d’une médaille à Pyeongchang, d’or si possible !
Merci beaucoup Jonathan et bonne chance pour cette nouvelle saison !
Crédits photo 3 : AFP
La carrière de Jonathan Midol en quelques lignes :
Spécialiste du skicross, Jonathan Midol dispute sa première saison en Coupe du monde en 2011-2012. En janvier 2013, il termine 4e de la Coupe du monde aux Contamines-Montjoie.
Il se révèle aux Jeux Olympiques de Sotchi en février 2014, en décrochant la médaille de bronze. Il s’agit d’un podium historique pour le sport Français puisque 3 Français terminent aux trois premières places (avec Jean-Frédéric Chapuis en or et Arnaud Bovolenta en argent). Peu après, en mars 2014, il termine 2e de la Coupe du monde d’Are.
En janvier 2015, il monte à nouveau sur le podium (2e de la Coupe du monde de Val Thorens). Aujourd’hui âgé de 29 ans, Jonathan Midol va essayer de se qualifier pour ses deuxièmes Jeux Olympiques, qui auront lieu en février 2018 à Pyeongchang.
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