Place au saut Ă ski en ce dĂ©but d’annĂ©e 2015 avec l’interview de LĂ©a Lemare. A 18 ans, elle compte dĂ©jĂ une participation aux Jeux Olympiques : c’Ă©tait en fĂ©vrier dernier Ă Sotchi, oĂą elle a terminĂ© vingtième. Entretien.
Léa, ton année 2014 a été marquée par ta participation aux Jeux Olympiques de Sotchi, où tu as pris la vingtième place en saut à ski. As-tu rempli ton objectif avec ce classement ?
J’ai rempli mon objectif, qui était de profiter un maximum et de me faire plaisir. C’est ce que j’ai réussi à faire. Par contre, je n’avais pas d’objectif de résultat car mon début de saison avant les JO avait vraiment été compliqué. En fait, j’avais réalisé un bon été 2013 en étant quatorzième du classement général de la Coupe du monde. Or, les trente premières participeraient aux Jeux. J’étais donc large et je n’avais pas de pression à me mettre. Sauf que le début de saison a été une catastrophe : j’avais la pression, je n’arrivais pas à passer les finales, je ne rentrais pas dans les points… Ce n’était vraiment pas évident ! Je suis restée une semaine de plus au Japon pour ma sélection et je me suis classée 29e. Je suis donc passée de 14e à 29e et c’était vraiment juste ! Quand je suis allée aux Jeux, il n’y avait plus de pression. J’ai terminé 20e, soit mon meilleur résultat du début de saison. J’étais vraiment contente. Ça m’a débloquée et j’ai ensuite terminé huitième lors de la compétition après les Jeux. J’ai donc rempli mes objectifs lors de ces JO.
Tu avais 17 ans lors de ces JO de Sotchi et tu étais donc l’une des plus jeunes athlètes de la délégation française. Sentais-tu que les autres athlètes faisaient du coup plus attention à toi ?
Oui, un petit peu. Ils ne le savaient pas forcément au début, mais une fois qu’on leur dit qu’on a 17 ans… Je me suis particulièrement bien entendue avec tout le monde et tous me donnaient de nombreux conseils. C’était vraiment sympa !
Il s’agissait de la première édition des Jeux Olympiques avec le saut à ski féminin au programme. Lors de la compétition, as-tu senti que cela était une compétition historique pour ton sport ?
Pendant la compétition, on ne s’en rend pas compte car on est « sur une autre planète ». Par contre, après, oui. On sait que ça va marquer l’histoire et que ce n’est que le début. Je suis contente d’avoir participé à ça !
De façon plus globale, quels souvenirs gardes-tu de ces Jeux Olympiques de Sotchi ?
Il y en a pleins ! La cérémonie d’ouverture était exceptionnelle. C’était fort en émotions. On a longtemps attendu avant de pouvoir aller sur la scène. On a peut-être marché pendant une heure, on avançait très lentement. Et là , c’était génial ! L’image que j’ai, c’est quand il y a un concert, que l’artiste arrive et que toute la foule crie. C’était exactement ça ! On est passés à la télé et tous mes amis m’ont envoyé des photos !
Si le saut à ski féminin n’avait pas été introduit au programme Olympique, cela aurait-il eu une influence sur ton investissement dans ce sport ?
Si cela avait été en 2018, non. Par contre, si cela ne l’avait jamais été, je me serais peut-être posé des questions. Cela aurait voulu dire que le sport n’évolue pas. Il n’y aurait pas eu de chance derrière d’évoluer ou de pouvoir être reconnu.
Lors de cette année 2014, tu as aussi atteint ton meilleur classement lors d’une épreuve de Coupe du monde avec la huitième place en tremplin normal à Rasnov. On imagine que cela reste aussi un grand souvenir ?
Oui, c’était cool. C’était après les Jeux et je ne m’attendais pas du tout à ça. J’y suis allée sans pression et j’ai pris la huitième place. Mais c’est un souvenir comme un autre et il ne faut pas s’arrêter là -dessus. Il faut que je continue à progresser. C’est bien de se remémorer le passé mais il faut être là au moment présent. Ça reste un bon souvenir mais j’espère en avoir des meilleurs.
Ta coéquipière Coline Mattel a remporté la médaille de bronze lors de ces JO de Sotchi. On imagine qu’elle joue un rôle moteur dans le groupe d’entraînement ?
Oui. C’est la référence, même si le niveau est maintenant plus homogène. Quand on voit qu’elle va plus loin que nous au saut, ça aide. Avoir du niveau dans l’équipe est important pour progresser. S’il n’y a pas de niveau, on ne sait jamais vraiment où on en est.
As-tu un rituel avant un saut ? Comment tu te prépares dans la dernière minute avant de sauter ?
Quand je suis en haut du tremplin, je « répète mes gammes ». Juste avant de sauter, je fais le vide et je me dis qu’il faut que je me fasse confiance. Tout le travail a été fait en amont et on ne peut plus rien changer : il faut faire ce qu’on sait faire. Je fais le vide et après j’y vais ! Ça a marché sur les dernières compétitions, à la Coupe continentale, où j’ai terminé quatrième et sixième.
Pour finir, quels sont tes objectifs pour cette saison et pour les prochaines années ? Tu penses déjà aux Jeux Olympiques de 2018 ?
J’y pense presque tous les jours ! Je ne sais pas si c’est utopique, mais en tout cas je me prépare pour gagner les JO. On dit souvent que les premiers Jeux sont pour découvrir et que les deuxième Jeux sont pour gagner. L’objectif sera de les remporter. Je ne sais pas si j’ai les capacités pour, mais en tout cas je vais tout faire pour les gagner. Quatre ans, c’est à la fois court et long. Je pense que je peux y arriver.
Concernant les objectifs de la saison, c’est déjà de faire plusieurs top 10 en Coupe du monde. J’aimerais bien aussi faire des top 5. Enfin, je serais contente si je termine dans les dix premières aux Championnats du monde qui vont se dérouler en février !
Merci beaucoup Léa pour ta disponibilité et bonne année 2015 !
La carrière de Léa Lemare en quelques lignes :
Léa Lemare participe pour la première fois aux Championnats du monde de saut à ski en 2011, terminant 33e.
En 2012, elle termine 4e des Jeux Olympiques de la jeunesse. Lors des Championnats du monde 2013, elle est 38e. Cette même année, elle décroche le titre de championne de France.
En 2014, elle est sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Sotchi et participe ainsi à la première épreuve de saut à ski féminin de l’histoire des JO. Elle y termine 20e. Juste après les Jeux, elle obtient son meilleur classement à ce jour en Coupe du monde avec la huitième place à Rasnov. Aujourd’hui âgée de 18 ans, Léa Lemare dispute une nouvelle saison en Coupe du monde.
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