Après une septième place aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, Mélanie Noël-Bardis a mis sa carrière entre parenthèse pour avoir un enfant. De retour en compétition depuis le début de l’année, elle a terminé il y a peu quatorzième des Championnats du monde et vise désormais les Jeux Olympiques de Londres.
Mélanie, vous venez de participer aux Championnats du monde d’haltérophilie où vous avez terminé quatorzième. Quel regard portez-vous sur votre performance ?
Au niveau de la place, c’est une satisfaction parce que je ne pensais pas faire autant. Mais au niveau de la performance, je suis un peu déçue parce que je rate trois essais sur six, ce qui est quand même beaucoup. Et je suis encore loin de mes records, donc c’est un peu une déception !
Le fait de disputer ces Championnats à Disneyland Paris devant le public français a-t-il changé votre préparation et votre approche de la compétition ?
Non, ça n’a changé ni la préparation ni l’approche de la compétition. Mais je pense que c’est un facteur motivant d’avoir sa famille qui nous soutient. C’était donc plus un facteur de motivation !
Au début de l’année, vous êtes revenue à la compétition après une pause maternité. Avant de donner naissance à votre fille, aviez-vous déjà l’intention de reprendre la compétition ensuite ?
Oui, j’avais l’intention de participer aux Championnats du monde à Paris. Pour moi, c’était intéressant de refaire une grosse compétition internationale, surtout en France. Je l’avais donc en tête, mais je ne vous cache pas que je ne pensais pas aller jusqu’aux Jeux. Or, au jour d’aujourd’hui, je me suis mis cet objectif en tête. Je suis donc repartie pour les Jeux de 2012 !
Revenons un peu en arrière : en 2008, vous avez terminé septième aux Jeux Olympiques de Pékin. Comment vous avez vécu cette compétition de l’intérieur ? Etiez-vous particulièrement stressée ?
Oui, j’étais très stressée ! C’est vrai que la compétition en elle-même est magnifique. On n’a pas envie d’échouer donc c’est très stressant ! Mais ça a été une expérience unique et ça donne envie de la revivre. A côté de ça, on a eu une préparation très difficile. On n’a pas beaucoup vu notre famille pendant la préparation et ça a été très dur. Mais quand on sait ce qu’il y a au bout, ça en vaut la chandelle !
Qu’est-ce-qui vous a le plus marquée lors de ces Jeux Olympiques de Pékin ?
Ce qui m’a le plus marquée, c’est la beauté de ces Jeux. C’était vraiment très beau et les Chinois ont très bien travaillé. Ils nous ont offert de jolis Jeux Olympiques et je pense que ça restera gravé dans ma mémoire à jamais !
Aux Championnats d’Europe 2008, vous avez remporté une médaille de bronze à l’épaulé jeté. Est-ce le meilleur souvenir de votre carrière à ce jour ?
C’est un très beau souvenir, mais je pense que mon meilleur souvenir reste les Jeux. Même si je n’y ai pas été médaillée, le fait d’y participer était vraiment énorme !
Avez-vous un rituel ou bien une façon particulière de vous concentrer avant de soulever une barre en compétition ?
Non. Même au niveau mental, non. Je viens, je lève et je repars ! (rires)
Etre une femme et pratiquer de l’haltérophilie peut être mal perçu par certains. Avez-vous déjà été victime de préjugés ?
Non, jamais. C’est vrai que ce n’est pas le sport qu’on m’attribue tout de suite quand on me voit. On va plus penser à la gymnastique, à la natation… On m’associe à plein de sports. Mais non, je n’ai jamais eu de soucis à ce niveau-là .
L’année prochaine ont lieu les Jeux Olympiques de Londres et l’équipe de France féminine pourrait ne disposer que d’un quota pour cette compétition. Cela vous rajoute-t-il une pression supplémentaire à titre individuel ou au sein de l’équipe ?
Non, car on l’a vécu en 2008. On avait au départ deux places et il s’est avéré qu’aux Championnats du monde, juste avant les Championnats d’Europe, on a perdu nos places. On se retrouve maintenant à peu près dans le même cas de figure dans le sens où on n’a pas eu de quotas à ces Championnats du monde. Il faudra aller les chercher aux Championnats d’Europe.
Cela pourrait-il cependant amener des tensions au sein de l’équipe ?
Non. Pour l’instant, je pense qu’on est un bon noyau dur au sein de l’équipe féminine. Ça se passe très bien !
Merci beaucoup Mélanie d’avoir répondu à ces questions !
Crédit photos : Streeter Lecka Getty Images AsiaPac (photo 1) et Clive Rose Getty Images AsiaPac (photo 3)
La carrière de Mélanie Noël-Bardis en quelques lignes :
Mélanie Noël (devenue par la suite Mélanie Bardis) évolue dans la catégorie des -48 kg. Pour ses premiers Championnats du monde en 2006, elle finit 9e. L’année suivante, elle termine 12e. Lors des Championnats d’Europe, elle prend deux fois la 4e place en 2007 et 2008. Elle y remporte la médaille de bronze de l’épaulé jeté en 2008.
En août 2008, elle participe aux Jeux Olympiques de Pékin. Elle se classe 7e avec un total de 177 kg soulevés (80+97). Elle met ensuite sa carrière entre parenthèse pour donner naissance à une petite fille.
En 2011, elle revient à la compétition. En avril, elle se classe 6e des Championnats d’Europe. Lors des Championnats du monde en novembre, elle termine 14e. Agée de 25 ans, Mélanie Noël-Bardis vise désormais une participation aux Jeux Olympiques de Londres en 2012.
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