Cette semaine, place au BMX sur interviewsport.fr avec l’interview de Quentin Caleyron. Demi-finaliste aux Jeux Olympiques de Londres en aoĂ»t dernier, il se donne pour objectif un top 5 aux Championnats du monde cette annĂ©e.
Quentin, tu as participé aux Jeux Olympiques de Londres en août dernier, atteignant les demi-finales de l’épreuve du BMX. Etais-tu arrivé à Londres avec un objectif clair de médaille ou bien plutôt avec l’idée de faire du mieux possible en prenant du plaisir ?
Avant de répondre à cette question, je vais faire un résumé rapide de ces quatre dernières années.
J’ai passé les deux premières années de préparation olympique blessé. Pour faire court, j’ai eu une opération des deux épaules suite à de multiples luxations, une opération du ligament croisé et une hernie discale, sans parler des petites blessures qui paraissent sans importance par rapport aux autres.
La troisième année a été difficile moralement. Je suis reparti de loin. L’objectif des JO est toujours resté au fond de ma tête. Avec un énorme soutien de mes entraineurs qui m’ont poussé dans les moments de doute, j’ai progressivement réussi à me reformer musculairement. J’ai réussi à gagner la Coupe de France.
La quatrième saison, année olympique, a été assez stratégique. J’ai bien sûr effectué le cycle de préparation hivernale, puis je suis parti un mois aux Etats-Unis pour préparer la première Coupe du monde qui s’est déroulée en Californie. J’ai débuté par un échec, m’arrêtant en quarts-de-finale. La saison s’est ensuite déroulée très vite : j’ai terminé quatrième de la deuxième Coupe du monde (en Norvège) et huitième de la troisième et dernière Coupe du monde avant les JO.
J’appréhendais donc les Championnats du monde avec les meilleurs résultats de l’année parmi les athlètes français, ce qui était une bonne chose pour moi. Lors de ces Mondiaux, je suis malheureusement tombé en demi-finales, tandis que deux de mes compatriotes montaient sur les deuxième et troisième marches du podium.
La sélection pour les JO était donc assez logique : nous partions tous les trois là -bas. Dans ma tête, je me suis toujours dit que je partais là -bas pour faire une médaille. Mais après avoir longtemps réfléchi à mon échec et après en avoir parlé avec plusieurs personnes, je pense qu’au fond de moi, mon objectif était d’aller aux JO.
« Je vais faire comme d’habitude : donner le meilleur de moi-même pour retenter l’aventure olympique »
Lors des demi-finales des JO, tu as chuté au premier run, ce qui a fortement compromis tes chances de qualification pour la finale. Cette chute avait-elle atteint ton moral ou ton physique pour les runs restants ?
En effet, je suis tombé lors du passage du premier virage. J’étais un peu en retard sur les leaders et j’ai essayé de passer à l’intérieur du virage. J’ai malheureusement chuté. Je suis tombé assez fort sur la tête et je me souviens avoir été bien sonné.
Je reconnais que le doute s’est emparé de moi. A la base, je n’étais pas très confiant sur mes départs, que je trouvais moyens. J’ai ensuite un peu subi les autres tours en essayant toujours de donner le  meilleur de moi-même.
Quels souvenirs gardes-tu de ces Jeux Olympiques de Londres ?
Je garde un bon souvenir de ces Jeux : le bâtiment France dans le Village Olympique, où l’on rencontre tout le gratin français dans l’ascenseur ; la cafétéria, qui ressemble plus à un centre commercial où tout est à volonté (Mc Donald’s compris) ; les parties de billard avec les copains au coin détente devant un concert ; la fiesta après la course dans Londres ; et bien sûr la cérémonie de clôture avec l’entrée dans le Stade Olympique où nous étions acclamés par des milliers de personnes en même temps.
Lors de la saison 2012, tu as été demi-finaliste à la fois aux JO et aux Championnats du monde, ainsi que cinquième des Championnats du monde chronométré. Quel regard portes-tu sur l’ensemble de cette saison 2012 ?
Je pense avoir fait une bonne saison dans l’ensemble. On veut toujours faire mieux. J’ai été un peu déçu de ma chute aux Championnats du monde car la finale était jouable. J’ai été assez content de moi pour le Championnat du monde chrono, même si je visais le podium.
Le BMX figure au programme olympique depuis 2008. Penses-tu que tu te serais autant investi dans ce sport s’il n’avait pas été une discipline olympique ?
Oui, je pense que j’aurais été autant impliqué. C’est vraiment par passion que je fais ce sport. Bien sûr, je pense qu’après avoir atteint un certain niveau, le désir olympique se fait sentir.
Si le BMX n’avait pas été olympique, il n’y aurait peut-être jamais eu de Pôle France BMX. Je n’aurais peut-être jamais été au niveau où je suis. Je suis donc un peu mitigé sur cette question. Ce que je sais c’est que les Jeux apportent énormément à notre discipline (média, sponsors, reconnaissance…).
Peux-tu nous décrire ton entraînement ? Pratiques-tu par exemple d’autres disciplines du cyclisme comme la route ou la piste pour t’entraîner ?
Je m’entraîne une à deux fois par jour. Le gros de la préparation physique se fait pendant l’automne-hiver (septembre à mars). Nous avons différents cycles de musculation : ça commence par la prise de masse, la force et ça fini par la force explosive, qui est la base de notre sport. Nous avons un cycle de route en début d’année, puis ensuite nous développons le cardio sous forme de PMA et de puissance lactique. A coté de ça, nous travaillons bien sûr tout le temps la technique sur le vélo.
J’ai fait beaucoup de VTT de route et de descente étant plus petit. J’aime aussi aller avec mon BMX sur les skateparks et les champs de bosses.
Les structures pour le BMX de haut niveau sont-elles suffisantes en France ?
Je fais partie du Pôle France de BMX situé à Aix-en-Provence. Nous avons un bon centre d’entraînement là -bas. Je pense que nous sommes loin d’être les moins bien structurés. Par contre, il est vrai que comparé aux Américains et aux Anglais, notre base d’entraînement est bien moins performante.
La France est en train de créer un centre du cyclisme à Saint-Quentin-en-Yvelines. Il devrait voir le jour d’ici la fin de l’année. J’espère que ça sera selon nos attentes, mais ce sera loin d’être le cas d’après ce que j’ai compris.
La saison 2013 a commencé il y a peu. Quels y sont tes objectifs ?
J’ai pour objectifs de rentrer dans le top 5 à la course des Championnats du monde et au classement de la Coupe du monde. Je vais aussi faire toute la saison européenne où je vise le podium ainsi que le titre de champion de France.
Cette année marque le début de l’Olympiade. Pars-tu déjà avec l’objectif des JO de Rio 2016, ou bien tu te concentres plutôt sur le court terme pour l’instant ?
Je garde au fond de ma tête Rio 2016. Mais je sais qu’il peut se passer beaucoup de choses en quatre ans. Les jeunes Français commencent à être très bons. Je vais faire comme d’habitude : donner le meilleur de moi-même pour retenter l’aventure olympique !
Merci beaucoup Quentin d’avoir rĂ©pondu Ă ces questions et bonne saison !
Crédits photos : www.richardbord.com (photo 2) et Harry How / Getty Images Europe (photo 3)
La carrière de Quentin Caleyron en quelques lignes :
Spécialiste du BMX (bicycle motocross), Quentin Caleyron participe à ses premiers Championnats du monde en 2009, où il atteint les demi-finales. Lors des Championnats du monde 2011, il se fait éliminer en séries.
En août 2012, il est sélectionné aux Jeux Olympiques de Londres. Après avoir signé le 9e temps de la manche de répartition, il prend la 3e place de sa série et se qualifie pour les demi-finales, stade où il est éliminé en terminant 6e de sa série. Son année 2012 est également marquée par une demi-finale aux Championnats du monde ainsi qu’une 5e place des Championnats du monde chronométré.
Sa saison 2013 débute de belle manière puisqu’il monte sur deux podiums lors des premières manches des Championnats d’Europe. Agé de 25 ans, Quentin Caleyron vise cette année les Championnats du monde qui se dérouleront en Nouvelle-Zélande.
Pour en savoir plus sur Quentin, visitez son site officiel : www.quentincaleyron.fr
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