Pour ses premiers Jeux Olympiques, Gabriel Tual a atteint la finale du 800 m Ă Tokyo l’Ă©tĂ© dernier. De quoi donner beaucoup de motivation Ă cet athlète de 24 ans pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Entretien.
Gabriel, tu as obtenu ton ticket pour les Jeux Olympiques de Tokyo en réalisant les minima mi-juin 2021 à Nice. Cette période pour atteindre les minima était-elle stressante ou bien tu étais confiant ?
C’était très stressant ! Nice était quasiment ma dernière course pour faire les minima. Il y avait de la pression ! Mais c’était de la bonne pression. J’avais vraiment envie de les faire. C’était ma dernière cartouche, donc j’ai tout donné. Ensuite, j’étais très content d’avoir réussi !
Tu as terminé septième des Jeux Olympiques de Tokyo sur le 800 m. Cette place de finaliste était-elle un objectif clair en arrivant aux Jeux ou bien une bonne surprise ?
On a tous dans un coin de notre tête le rêve de gagner et ça reste toujours l’objectif de chaque athlète. Mais il faut aussi se donner des objectifs réalisables. Le premier objectif était déjà de passer le premier tour. Ensuite, il ne fallait pas se fixer de limites : il fallait prendre chaque course comme une finale et essayer d’aller au bout de soi-même. C’était surtout ça l’objectif et le mode de fonctionnement. Je suis forcément super content et fier d’être arrivé en finale !
« Pendant 600 mètres, c’était un combat de boxe ! »
Lors de cette finale, tu as été beaucoup enfermé. Raconte-nous comment tu as vécu cette course de l’intérieur ?
Pendant 600 mètres, c’était un combat de boxe ! Tout le monde se marchait dessus, j’étais enfermé et je n’arrivais pas à sortir. C’est le problème de commencer à la corde. Pourtant, j’avais essayé de partir vite pour justement ne pas me faire enfermer, mais il y a eu huit « animaux » qui sont revenus sur moi ! C’est vrai que cette course n’était pas facile. C’était un peu frustrant. Mais c’était ma première finale Olympique, il faut en retirer du positif et ne pas refaire les mêmes erreurs. A moi d’utiliser cette expérience pour performer dans le futur, à commencer par les Championnats du monde d’Eugene (Etats-Unis) cette année.
Ces Jeux Olympiques de Tokyo ont eu lieu à huis-clos à cause de la pandémie de covid-19. Comment les as-tu vécus ?
Je n’avais pas participé auparavant à de grosses compétitions avec beaucoup de spectateurs, donc l’absence de spectateurs à Tokyo ne m’a pas perturbé. On était quand même dans l’univers des Jeux Olympiques et cela se sentait. Les gens n’étaient pas là pour rigoler. Il y avait beaucoup de pression et de stress. C’était épuisant mentalement ! Mais les Jeux, c’est incroyable et magique ! C’était une super expérience et un très bon souvenir, d’autant plus que j’ai réussi ceux de Tokyo. Je ne raterai ceux de Paris 2024 pour rien au monde ! Cela me met des étoiles dans les yeux pour Paris 2024 !
Même si le contexte sera très différent, penses-tu que cette participation à Tokyo peut t’aider à mieux gérer les Jeux de Paris 2024 ?
Oui, complètement. Il faut courir dans des grandes compétitions pour être habitué à la pression et aux tactiques de course des grands championnats. C’est très rare d’arriver dans un grand championnat en n’ayant rien fait auparavant et de gagner. Il faut se casser la figure pour que ça fonctionne. Le 800 m est très stratégique et c’est compliqué si on n’arrive pas à se placer dès le début. Il faut faire des compétitions, se confronter aux meilleurs, mettre en place plusieurs tactiques de course… Je le vois comme ça ! La préparation pour Paris passe aussi par là .
« Il faut toujours continuer à repousser ses limites »
Le 800 m est une course où la tactique est très importante. Comment prépares-tu une course au niveau tactique : tu prépares plusieurs scénarios ou tu fais au feeling durant la course ?
C’est un peu du feeling pendant la course. On ne peut pas prévoir qu’untel va partir devant et va mener, ni quand. C’est complètement aléatoire. Il faut avoir cet instinct de sentir les « moves ». C’est ce qui est très compliqué et qui fait que tout le monde peut sortir du lot, comme je l’ai fait à Tokyo. C’est la magie du 800 m. Il faut faire plein de courses pour être à l’aise dans n’importe quel type de situation !
Quelles sont tes activités en dehors de l’athlétisme ?
Je suis en alternance « conducteur de travaux en maisons individuelles ». J’ai des périodes de cours et des périodes d’entreprise. Quand je suis en entreprise, je travaille entre 9h et 15h en tant qu’assistant conducteur de travaux sur le Libournais, dans l’entreprise IGC Construction. Sinon, j’ai des séances de kiné et de récupération. Cela fait des bonnes journées !
Pour finir, quels sont tes objectifs pour cette saison ?
Ce serait lors des Championnats du monde d’Eugene d’au moins confirmer ma place de finaliste des JO de Tokyo. Et ce serait vraiment bien d’accrocher un petit podium aux Championnats d’Europe ! Cela me mettrait dans une bonne dynamique pour les Championnats du monde 2023 et les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais rien n’est acquis et il faut toujours continuer à repousser ses limites sans se poser de question. C’est surtout ça ma philosophie actuellement !
Merci beaucoup Gabriel pour ta disponibilité et bonne chance pour cette saison !
CrĂ©dits photo 1 : FĂ©dĂ©ration Française d’AthlĂ©tisme
La carrière de Gabriel Tual en quelques lignes :
Spécialiste du 800 m, Gabriel Tual participe à sa première grande compétition lors des Championnats d’Europe 2018, où il est éliminé en séries. Il termine 3e en 2018 et 2e en 2019 des Championnats de France. Il est sélectionné pour les Championnats d’Europe par équipe en 2019.
Lors des Jeux Olympiques de Tokyo disputés en 2021, il bat son record personnel en demi-finale (1’44’’28) et se classe 7e de la finale. Cette année-là , il est également vice-champion de France.
En février 2022, il devient vice-champion de France en salle. Aujourd’hui âgé de 24 ans, Gabriel Tual vise les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Participation aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020
Laisser un commentaire