Margaux Fabre a nagĂ© la finale du relais 4×200 m nage libre lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. Elle vise une troisième participation aux JO Ă Paris en 2024, tout en continuant Ă s’illustrer en parallèle en sauvetage sportif. Entretien.
Margaux, tu as participĂ© aux Jeux Olympiques de Rio 2016, avec une Ă©limination en sĂ©ries du relais 4×200 m nage libre. Quels souvenirs gardes-tu de ces premiers Jeux Olympiques ?
C’était une expérience formidable ! Pour tous les sportifs, les Jeux Olympiques sont l’aboutissement d’un gros travail. Même si on ne s’est pas qualifiées pour la finale, c’est un souvenir incroyable.
Lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, tu as d’abord Ă©tĂ© Ă©liminĂ©e en sĂ©rie avec le relais 4×100 m nage libre. Cela a-t-il Ă©tĂ© difficile de digĂ©rer cette Ă©limination ?
Oui. On comptait beaucoup sur ce relais car on avait été championnes d’Europe en 2018. On voulait atteindre la finale. Cette élimination nous a mis un coup. Les conditions étaient particulières car on a nagé les séries tard le soir. Or, on a l’habitude de nager les séries le matin et la finale le soir. Ça a été assez difficile à digérer mais c’est la loi du sport !
Tu as ensuite terminĂ© huitième de la finale du relais 4×200 m nage libre. Raconte-nous comment tu as vĂ©cu cette finale Olympique de l’intĂ©rieur ?
La veille, on a disputé les séries et on s’est qualifiées en finale. On était très contentes car personne n’aurait parié sur le fait qu’on atteigne la finale sur ce relais. Mais le temps qu’on passe à la zone mixte, qu’on récupère, qu’on se fasse masser, qu’on prenne le bus pour revenir au Village Olympique, qu’on mange et qu’on arrive enfin à se poser avant de dormir, il était vraiment tard. Quand on s’est levées le jour de la finale, on n’avait pas énormément dormi !
Disputer une finale Olympique était incroyable ! On a perdu une place sur la finale mais cela reste un bon souvenir. C’était cependant différent des Jeux de Rio car il y avait moins de public et donc pas la même ambiance.
A titre personnel, je n’étais pas satisfaite de mon temps sur cette finale. Mais j’ai donné le maximum de ce que je pouvais faire à ce moment-là . Evidemment, j’aurais aimé faire mieux, mais j’ai eu un peu de mal dans l’eau cette année-là .
« On était très contentes car personne n’aurait parié sur le fait qu’on atteigne la finale sur ce relais »
Ces Jeux Olympiques de Tokyo ont eu lieu à huis-clos à cause de la pandémie de covid-19. Comment les as-tu vécus ?
J’ai la chance d’avoir participé aux Jeux de Rio et j’ai donc pu comparer. C’était complètement différent. On est arrivé quelques jours avant, on a été en quarantaine et on a dû partir le lendemain de l’épreuve. C’était assez frustrant ! Ce qui est sympa dans les Jeux Olympiques, c’est de partager, de pouvoir échanger et de voir d’autres athlètes et d’autres sports. Mais on n’a pas pu le faire à Tokyo. Les gradins étaient assez vides. Cela ressemblait plus à une compétition lambda qu’à des Jeux Olympiques !
Raconte-nous la période d’après Jeux Olympiques. Dans un sport aussi exigeant que la natation, cela a-t-il été difficile de reprendre l’entraînement ?
J’ai la chance de faire deux sports : la natation et le sauvetage sportif. Je fais partie de l’équipe de France dans les deux. En sauvetage sportif, il n’y a pas eu de pause donc je n’ai pas vraiment eu à me poser la question de reprendre ou non.
En 2022, j’ai fait un break en natation. Ça m’a fait beaucoup de bien. Ça m’a permis de m’épanouir autrement et d’essayer de trouver ce qui me plairait pour mon après-carrière, même si mon objectif reste les Jeux de Paris. Début 2023, je me suis remis à la natation et cela fait aussi du bien. Je pense qu’après chaque édition des Jeux Olympiques, il faut prendre un moment de break pour se remettre de toutes les émotions, pour faire un point et se reposer les bonnes questions.
Tu es devenue championne d’Europe en 2018 sur le relais 4×100 m nage libre dames en tant que troisième relayeuse. On imagine que c’est un grand souvenir pour toi ?
C’était génial ! Béryl Gastaldello a gagné à la touche ! Au début, je pensais qu’on était deuxièmes. On voit des images où je suis déçue, avant d’exploser de joie. C’est un souvenir vraiment très fort !
« Le grand objectif est bien sûr les Jeux Olympiques de Paris en 2024 »
Tu pratiques aussi le sauvetage sportif, dont tu détiens plusieurs titres de championne d’Europe et de championne du monde. Comment en es-tu arrivée à pratiquer ce sport à haut-niveau ?
J’ai commencé la natation au club du Cannet, avec mon père puis à partir de 10 ans avec mon entraîneur Raphaël Raymond. Quand j’avais 14-15 ans, Philippe Lucas est arrivé à Cannet et Raphaël est alors parti. Je me suis entraînée trois ans avec Philippe. Je suis ensuite allée m’entraîner et passer mon bac à Font-Romeu.
En 2011, j’ai voulu rejoindre Raphaël, qui était alors entraîneur à Montpellier. Quand je l’ai recontacté, il m’a dit qu’il n’y avait pas de problème à ce que je le rejoigne en natation, mais il m’a expliqué qu’il entraînait désormais du sauvetage sportif. J’ai demandé ce que c’était. Il m’a répondu : « viens et tu découvriras ! ». C’est comme ça que j’ai découvert ce sport ! J’ai commencé en 2011. L’année suivante, j’ai intégré l’équipe de France. J’ai participé à mes premiers Championnats du monde de sauvetage sportif en 2012 en Australie.
Ces deux sports sont-ils complémentaires ?
Oui. Ça reste de la nage, même si une différence est qu’il y a aussi des épreuves en mer en sauvetage. Les deux sont très complémentaires : ils contribuent à la fois au cardio et à la puissance. Je m’entraîne beaucoup plus en natation qu’en sauvetage. Je pratique le sauvetage uniquement avant les échéances importantes : les Championnats de France, d’Europe et du monde. Le reste du temps, je suis à 100% sur la natation !
Quels sont tes prochains objectifs, Ă la fois en natation bassin et en sauvetage sportif ?
En natation, il y aura les Championnats de France en juin, qui seront qualificatifs pour les Championnats du monde en juillet. Le grand objectif est bien sûr les Jeux Olympiques de Paris en 2024.
En sauvetage sportif, je suis qualifiée pour les Championnats d’Europe qui se dérouleront en septembre en Belgique. Il y aura ensuite les Championnats du monde militaire, car je fais partie de l’Armée des champions depuis l’année dernière. Les Championnats du monde auront lieu en 2024, après les JO.
Merci beaucoup Margaux et bonne chance pour les prochaines compétitions !
La carrière de Margaux Fabre en quelques lignes :
Margaux Fabre devient championne d’Europe Junior du 200 m nage libre en 2007. En 2015, elle participe Ă ses premiers Championnats du monde et termine notamment 8e de la finale du relais 4×200 m nage libre. Lors des Championnats d’Europe 2016, elle obtient la mĂ©daille de bronze du relais 4×100 m libre mixte grâce Ă sa participation aux sĂ©ries. Lors des Jeux Olympiques de Rio 2016, elle est Ă©liminĂ©e en sĂ©ries du relais 4×100 m nage libre.
En 2018, elle devient championne d’Europe des relais 4×100 m nage libre et 4×100 m nage libre mixte. Lors des Jeux Olympiques de Tokyo disputĂ©s en 2021, elle nage les relais 4×200 m nage libre (8e de la finale) et 4×100 m nage libre (Ă©liminĂ© en sĂ©ries). Cette annĂ©e-lĂ , elle termine aussi 4e du relais 4×200 m aux Championnats d’Europe.
Margaux Fabre détient également un beau palmarès en sauvetage sportif aux Jeux Mondiaux (2 titres en 2013, 1 titre en 2017) et aux Championnats du monde (1 titre en 2014, 2 titres en 2016) et d’Europe (3 titres en 2019, 7 titres en 2021). Aujourd’hui âgée de 30 ans, elle vise les Jeux Olympiques de Paris 2024 en natation.
Participations aux Jeux Olympiques de Rio 2016 et Tokyo 2020
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