A un mois de l’ouverture de la saison de saut à ski, nous avons interviewé Jonathan Learoyd. Il revient pour nous sur sa participation aux Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018 à l’âge de 17 ans et sur son état d’esprit pour cette nouvelle saison.
Jonathan, tu as participé aux Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018 et tu as terminé 27e du petit tremplin et 41e du grand tremplin. Ces résultats correspondaient-ils à tes objectifs ?
Le fait d’être qualifié aux JO à 17 ans était déjà au-delà de mes objectifs de cet hiver-là . Pouvoir faire un top 30 sur le petit tremplin était un bonus ! C’était vraiment une superbe expérience, qui m’a permis d’évoluer pour la suite.
Tu as notamment participé à la manche finale du petit tremplin. Raconte-nous comment tu as vécu cette manche de l’intérieur ?
Il y avait beaucoup de pression et ce n’était pas facile à gérer à 17 ans. Je me suis aussi mis beaucoup la pression car je voulais bien réussir. J’ai tout de même réussi à sortir un très bon saut sur la deuxième manche. J’étais très content de cette compétition !
« Il y avait beaucoup de pression et ce n’était pas facile à gérer à 17 ans »
Tu avais seulement 17 ans lors de ces Jeux Olympiques de Pyeongchang et tu étais donc l’un des plus jeunes de la délégation française. Sentais-tu du coup que les autres athlètes faisaient plus particulièrement attention à toi ?
Oui, c’était super d’être le petit jeune ! J’ai beaucoup appris des autres. J’ai fait la connaissance d’athlètes que je ne connaissais pas, notamment Martin Fourcade et Alexis Pinturault. Le fait de discuter avec ces champions m’a permis d’évoluer. C’était vraiment une expérience top !
As-tu ressenti toute la magie des Jeux Olympiques à Pyeongchang ?
Oui, j’ai ressenti la magie des Jeux. C’était quelque chose d’hors norme et d’extraordinaire. Je m’en souviendrai toute ma vie. Cela me motive pour y aller de nouveau en 2022, cette fois avec de vraies ambitions.
Le saut à ski est une discipline très impressionnante. Comment te prépares-tu psychologiquement et physiquement juste avant un saut ?
Physiquement, on essaie de bien s’échauffer et d’être bien dans notre corps. Sinon, je mets quelques petites informations dans ma tête, comme par exemple ce que j’ai envie de changer ou ce sur quoi il faut que je me concentre. Mais il faut que ça reste simple. C’est un sport très technique, et plus c’est simple dans notre tête, plus c’est efficace en général. J’essaie vraiment de simplifier au maximum et d’être bien dans mon corps, afin d’envoyer à fond !
Le saut à ski est une discipline peu pratiquée en France. Peux-tu nous parler de tes conditions d’entraînements et des structures en France ?
J’habite à Courchevel, où il y a l’un des plus grands stades de saut à ski en Europe et où le Pôle France est basé. On a tous les tremplins qu’il nous faut. On a notamment aussi un gymnase, une salle de musculation et un terrain de foot. On a donc tout ce qu’il faut pour s’entraîner correctement. Ce sont des infrastructures de classe mondiale. On a beaucoup de chance d’avoir tout ça !
« J’ai hâte d’attaquer cette saison avec mes coéquipiers et de donner le meilleur de moi-même »
Ta saison 2019-2020 a été compliquée. Comment analyses-tu ce qui s’est passé et vas-tu changer des choses dans ta préparation ?
C’est sûr que la saison dernière a été difficile pour moi. Je me suis un peu perdu dans ma vie. J’ai essayé de faire une Ecole d’architecture à l’Université en tant que double projet, mais je n’étais pas au clair dans ce que j’avais dans ma vie.
J’ai effectué des choix importants : j’ai arrêté mes études d’architecture et je suis désormais concentré à fond sur le sport de haut niveau. Cela me permet d’être encore plus focalisé sur les objectifs. Je me sens beaucoup mieux et je suis là où j’ai envie d’être. J’ai hâte d’attaquer cet hiver. J’ai les dents qui rayent le parquet ! C’est différent de l’hiver dernier !
Pour finir, quels sont tes objectifs pour cette nouvelle saison qui commence et pour les prochaines années ?
Je n’ai pas vraiment d’objectifs de résultats. Je sais que je suis à niveau assez performant en ce moment et que je vais donc pouvoir bien m’amuser cet hiver. Je me sens confiant mais je suis humble. Je n’ai pas envie de me projeter trop loin. Je prends jour après jour, et on verra ce qui se passera cet hiver. En tout cas, j’ai hâte d’attaquer cette saison avec mes coéquipiers et de donner le meilleur de moi-même !
Merci beaucoup Jonathan pour cette interview et bonne chance pour cette nouvelle saison !
La carrière de Jonathan Learoyd en quelques lignes :
Jonathan Learoyd termine 4e du saut à ski aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2016. Il participe à sa première épreuve de Coupe du monde en décembre 2017.
Il décroche sa qualification pour les Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018, qu’il dispute à l’âge de 17 ans seulement. Lors de ces JO, il se classe 27e du petit tremplin et 41e du grand tremplin.
En 2019, il termine 26e du petit tremplin et 28e du grand tremplin aux Championnats du monde. Aujourd’hui âgé de 20 ans, Jonathan Learoyd va tenter de poursuite sa progression lors de cette saison 2020-2021, avant de viser les Jeux Olympiques de Pékin 2022.
Participation aux Jeux Olympiques de Pyeongchang 2018
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