L’Ă©tĂ© dernier, Lucille Gicquel a contribuĂ© Ă la belle septième de l’Ă©quipe de France au Championnat d’Europe de volley. A trois ans des Jeux Olympiques de Paris 2024, elle nous parle de son expĂ©rience en Ă©quipe de France et dans le Championnat italien.
Lucille, l’équipe de France a réalisé une belle performance lors du Championnat d’Europe 2021, terminant septième. A quel moment as-tu réalisé que l’équipe pouvait réaliser une telle performance ?
Je pense qu’on a eu un déclic vers le milieu de l’été. On a joué des matches amicaux contre les Pays-Bas et on a gagné trois fois 3-2. On a senti qu’il y avait une évolution dans l’équipe et que les mentalités changeaient. On a alors vraiment commencé à croire en l’équipe.
On avait une poule très compliquée sur ce Championnat d’Europe. Mais on a gagné contre la Bosnie, l’Azerbaïdjan et la Belgique. Après ces victoires, on n’était plus les « petites Françaises » !
Quel regard portes-tu sur ta compétition, marquée notamment par tes 25 points inscrits lors du huitième-de-finale ?
Je suis assez contente dans l’ensemble. Je pense que j’ai apporté à l’équipe ce que je devais apporter. Bien sûr, j’ai eu des moments moins bons car c’est compliqué d’être régulière quand on joue tous les deux jours. Mais j’ai toujours essayé de donner le meilleur pour l’équipe !
« On a senti qu’il y avait une évolution dans l’équipe et que les mentalités changeaient »
Ta première grande compétition était le Championnat d’Europe 2019, où l’équipe de France avait été éliminée en poules. Comment avais-tu vécu cette première participation ?
C’était compliqué pour moi parce que je n’étais pas bien dans ma tête cet été-là . J’ai donc vécu la compétition un peu bizarrement. Comme cela n’allait pas dans ma tête, je me suis fait mal au genou pendant l’été et je me suis blessée une semaine avant de partir au Championnat d’Europe. La compétition n’a pas été très satisfaisante, que ce soit collectivement ou individuellement. Le Championnat d’Europe 2021 était donc totalement différent de cette première expérience en 2019 !
L’équipe de France féminine de volley va participer pour la première fois aux Jeux Olympiques en 2024 à Paris, en tant que qualifiée d’office. Y participer est-il le plus grand rêve de ta carrière ?
Je ne sais pas si c’est LE plus grand rêve de ma carrière, mais c’est sûr que c’est l’un des plus grands. On a la chance de pouvoir les faire une fois dans notre vie. C’est évidemment un but pour beaucoup d’athlètes de haut niveau. Quand on a la chance d’être qualifié, on a envie d’y aller et d’essayer d’y performer !
L’équipe de France a une moyenne d’âge très jeune. Quels sont les principaux axes à travailler pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?
Je pense qu’on peut progresser dans tous les secteurs. On a beaucoup à faire pour arriver au niveau des meilleures équipes mondiales. Un point positif serait que les filles qui sont actuellement en France partent jouer à l’étranger pour connaître un autre championnat et appréhender le très haut niveau. Cela permettrait à chacune de prendre conscience de l’ampleur du chemin à parcourir jusqu’à Paris 2024. Il faut qu’on travaille beaucoup mentalement et qu’on croie en nous. On a un groupe. Désormais, il faut progresser individuellement et prendre de l’expérience. Chacune doit travailler sur les trois ans restants avant 2024 pour arriver à créer quelque chose ensemble.
« Chacune doit travailler sur les trois ans restants avant 2024 pour arriver à créer quelque chose ensemble »
En 2020, tu as quitté le Championnat français pour jouer dans le club italien de Conegliano. Songeais-tu depuis longtemps à jouer en Italie ?
Partir à l’étranger n’était pas forcément un objectif quand j’ai commencé ma carrière professionnelle. C’est au début de ma deuxième année à Nantes que je j’ai commencé à le vouloir. Je pense avoir réalisé deux belles années avec Nantes et je voulais continuer à progresser. Je souhaitais voir autre chose, avoir le point de vue d’autres coachs et essayer de performer dans un championnat plus élevé que celui de la France. J’étais ouverte à plusieurs championnats. Quand Conegliano m’a proposé cette opportunité, je n’ai pas hésité très longuement ! Être contactée par un tel club arrive en général une fois dans une vie !
Conegliano est l’un des meilleurs clubs au monde et a notamment réalisé un quadruplé la saison où tu y as joué. Peux-tu nous raconter ce qui t’a le plus marquée dans ce club ?
Ce qui m’a le plus marquée, c’est l’organisation du club. Tout était mis en place pour les athlètes et pour la performance. Il y avait dix personnes dans le staff, dont deux kinés et trois ou quatre entraîneurs. On pouvait avoir des séances de kiné quand on le voulait. La préparation physique et la récupération étaient très bien organisées. Rien n’était laissé au hasard ! C’est aussi pour ça que c’est un grand club !
Tu joues cette saison pour le club italien de Cuneo. Es-tu satisfaite de tes performances depuis le début de la saison ?
Cela a été très compliqué au début pour moi. La transition entre le Championnat d’Europe, au cours duquel j’ai vécu de très belles émotions en équipe de France, et le retour à la réalité en club a été difficile. Pendant deux semaines, cela a été dur de me remettre dedans, de retrouver de l’énergie et de la motivation pour un nouvel objectif.
Le début de saison n’a pas été facile aussi pour l’équipe. Le groupe était nouveau et on devait construire. On a dû apprendre à jouer ensemble sur les premières rencontres. Cela fait désormais 4/5 matches qu’on commence à bien jouer ensemble et à savoir comment fonctionne chacune. Je me sens de mieux en mieux dans l’équipe !
Merci beaucoup Lucille et bonne année 2022 !
Crédit photo 1 : J. Crosnier, FFVB
La carrière de Lucille Gicquel en quelques lignes :
Evoluant au poste de pointue, Lucille Gicquel débute sa carrière professionnelle en 2015 au RC Cannes. Elle y remporte la Coupe de France en 2016 et en 2018. Elle connaît sa première sélection en équipe de France en 2017.
Entre 2018 et 2020, elle porte les couleurs du VB Nantes. Elle est sélectionnée pour le Championnat d’Europe 2019, où la France est éliminée en poules. Elle joue pour le club italien de Conegliano lors de la saison 2020-2021 et réalise le quadruplé : Ligue des Champions, Championnat, Coupe et Supercoupe d’Italie.
Elle contribue au beau parcours de l’équipe de France lors du Championnat d’Europe 2021 : les Bleues atteignent les quarts-de-finale et Lucille marque notamment 25 points lors du 8e de finale. Aujourd’hui âgée de 24 ans, Lucille Gicquel est titulaire dans le club italien de Cuneo.
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