Wilhem Belocian est l’un des hommes forts du 110 m haies français. Champion du monde junior 2014 et mĂ©daillĂ© de bronze aux Championnats d’Europe 2016, il a battu cette saison son record personnel. Il tentera de briller aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021.
Wilhem, tu es devenu champion du monde junior en 2014, battant en même temps le record du monde junior. Ce statut a-t-il été difficile à gérer pour tes débuts en senior ?
Le statut n’a pas du tout été difficile à porter. Je savais que la catégorie junior et la catégorie senior sont différentes. Je sentais que j’étais attendu mais c’était vraiment un challenge pour moi. Depuis tout petit, je voulais « titiller les grands » et c’était donc une motivation supplémentaire. De plus, l’émulation qu’il y a sur le 110 m haies français ne peut que nous booster !
Tu as remporté la médaille de bronze des Championnats d’Europe en salle 2015, participant ainsi à un triplé français sur la course. T’attendais-tu à un podium sur cette compétition ?
Je ne m’attendais pas du tout à un podium lors ces Championnats d’Europe en salle à Prague. C’était mon premier grand championnat chez les grands. L’objectif était d’aller prendre de l’expérience sur la compétition et de voir ce qui se passerait. Cela a donné une troisième place. C’était vraiment une très bonne surprise. En plus, il y a eu un triplé français sur cette course. C’était vraiment incroyable !
« C’est sûr que faire un faux départ aux Jeux Olympiques est une expérience qui est difficile à vivre »
En 2016, tu as remporté la médaille de bronze des Championnats d’Europe. Cette médaille est-elle le meilleur souvenir de ta carrière à ce jour ?
Ce n’est pas vraiment mon meilleur souvenir. Mon meilleur souvenir, c’est 2014-2015. Mais la médaille de 2016 fait partie des meilleurs souvenirs. A l’approche des Jeux Olympiques et sur mon premier grand championnat en extérieur, faire un podium était un truc de fou !
Tu as participé aux Jeux Olympiques de Rio 2016 mais tu as été éliminé en séries suite à un faux départ. As-tu mis du temps à digérer cette déception ?
C’est sûr que faire un faux départ aux Jeux Olympiques est une expérience qui est difficile à vivre. Au début, je pensais que je l’avais digéré car j’ai battu mon record personnel sur quelques meetings après les Jeux Olympiques. Mais en fait, j’ai quand même passé deux bonnes années de galère après. Le traumatisme était toujours présent. Cela m’a même un peu pénalisé sur mes départs. J’ai dû faire un gros travail par rapport à ça. C’est désormais revenu à la normale, mais c’était une très grosse déception et j’avoue que cela a été difficile à digérer.
Gardes-tu quand mĂŞme de bons souvenirs de ces Jeux Olympiques de Rio ?
Oui. Les Jeux Olympiques sont clairement un truc de fou ! C’est quand tu y participes que tu t’en rends compte. J’ai passé de très bons Jeux Olympiques. J’étais très bien entouré avec mes compatriotes Harold Correa, Kafétien Gomis et Benjamin Compaoré. J’ai effectué de très belles rencontres. Aux Jeux Olympiques, tout le monde est réuni donc c’est très intéressant. En athlétisme, on ne peut pas participer à la cérémonie d’ouverture. Mais la cérémonie de clôture était super. Le Village Olympique et l’ambiance étaient aussi vraiment biens !
Penses-tu que ton expérience des Jeux Olympiques de Rio peut t’aider à performer plus aux Jeux Olympiques de Tokyo 2021 ? As-tu une envie de revanche ?
Je ne parlerai pas d’envie de revanche. Mais en tout cas, les Jeux Olympiques de Rio m’ont clairement servi à préparer les Jeux Olympiques de 2020, qui auront lieu en 2021. C’est sûr que j’aurais vraiment une autre approche des Jeux Olympiques de Tokyo 2021.
« Cela m’a fait plaisir de refouler les pistes, de retrouver les compétitions et d’aller dans les hôtels »
Tu as atteint les demi-finales des Championnats du monde de Doha 2019. Après de nombreuses blessures, ce résultat correspondait-il à tes attentes ?
Ce n’était pas l’objectif que je m’étais fixé pour les Championnats du monde 2019 à Doha. Mais je sortais de six semaines de rééducation. Avec le recul, je me dis que terminer demi-finaliste de ces Championnats dans ce contexte était quelque chose de très fort.
Cette saison, et malgré la pandémie de covid-19, tu as battu ton record personnel et tu as été champion de France. Quel regard portes-tu sur cette saison ?
Cette saison a été vraiment particulière. Du coup, je me suis réjoui du peu qu’on en a fait. Cela m’a fait plaisir de refouler les pistes, de retrouver les compétitions et d’aller dans les hôtels. C’est mon quotidien, cela fait partie de moi et j’adore ça. Je suis très satisfait car j’ai réussi à garder mon titre de champion de France Elite malgré les conditions. J’avoue qu’il y avait quand même du stress avec le virus. Mais les personnes qui ont décidé de faire la saison malgré tout ont pu s’exprimer. Cela a prouvé qu’on peut s’entraîner dans des conditions difficiles. J’espère que tout reviendra à la normale et qu’on pourra pleinement profiter de tout ce qu’on a à faire sur les saisons à venir !
Merci beaucoup Wilhem et bonne chance pour la suite de ta carrière !
La carrière de Wilhem Belocian en quelques lignes :
Pratiquant le 110 m haies, Wilhem Belocian devient champion du monde junior et bat en même temps le record du monde junior en 2014. En 2015, il obtient la médaille de bronze des Championnats d’Europe en salle et participe ainsi au triplé français sur le podium.
En juillet 2016, il remporte la médaille de bronze des Championnats d’Europe. Sélectionné pour les Jeux Olympiques de Rio 2016, il est éliminé en séries à la suite d’un faux départ. Il est blessé lors des saisons 2017 et 2018.
En 2019, il atteint les demi-finales des Championnats du monde, devient champion de France et obtient la médaille d’argent des Universiades. Aujourd’hui âgé de 25 ans, Wilhem Belocian a battu son record personnel (13’’18) et a remporté un deuxième titre de champion de France cette année.
Participation aux Jeux Olympiques de Rio 2016
[…] un peu pĂ©nalisĂ© sur mes dĂ©parts. J’ai dĂ» faire un gros travail par rapport à ça« , expliquait-il il y a quelques mois. Depuis, le sprinteur a retrouvĂ© son meilleur niveau et pourrait aller gĂŞner les AmĂ©ricains et […]
[…] un peu pĂ©nalisĂ© sur mes dĂ©parts. J’ai dĂ» faire un gros travail par rapport à ça“, expliquait-il il y a quelques mois. Depuis, le sprinteur a retrouvĂ© son meilleur niveau et pourrait aller gĂŞner les AmĂ©ricains et […]