La semaine dernière avaient lieu les championnats d’Europe de canoĂ«-kayak, Ă Nottingham, en Angleterre. L’occasion de dĂ©couvrir l’un des champions français, Boris Neveu, qui a remportĂ© la mĂ©daille d’argent en individuel ainsi que la mĂ©daille de bronze dans l’Ă©preuve par Ă©quipe.
Boris, parle-nous de ta récente médaille d’argent aux championnats d’Europe… quel est ton sentiment ?
« C’est ma première mĂ©daille individuelle sur un grand championnat, ce n’est que du bonheur ! Après deux annĂ©es difficiles de non sĂ©lection, je suis vraiment heureux de retrouver mon plus haut niveau et de pouvoir m’exprimer au niveau international de cette manière. Deux mĂ©dailles sur ces championnats d’Europe, je n’en reviens pas ! »
Est-ce pour l’instant le meilleur souvenir de ta carrière ?
« Non, ce n’est pas le plus beau souvenir que j’ai connu durant ma carrière. Le meilleur moment reste ma première mĂ©daille en Coupe du monde (troisième en 2005 Ă Augsburg, Allemagne). C’Ă©tait ma première participation en Coupe du monde, j’avais 19 ans, personne ne me connaissait sur le circuit international et je ramène une mĂ©daille….Trop bon !!!
Cette médaille européenne reste tout de même parmi les grands moments de ma carrière. »
Quand et dans quelles circonstances as-tu commencé le kayak ?
« J’ai commencĂ© le kayak très tĂ´t, Ă 5 ans, car mes parents pratiquaient dĂ©jĂ cette activitĂ© sous forme de randonnĂ©e et de descente de rivières. J’ai dĂ©butĂ© la compĂ©tition vers l’âge de 14 ans. »
Comment se déroule une compétition de kayak ?
« Une compĂ©tition de slalom est une course contre la montre sur une partie de rivière d’environ 150 Ă 200 mètres. Il faut faire le parcours matĂ©rialisĂ© par des portes le plus rapidement (en gĂ©nĂ©ral, il fait entre 1 minute 30 et 2 minutes). Les portes vertes sont Ă prendre dans le sens du courant tandis que les rouges sont Ă remonter. Chaque mauvais franchissement entraĂ®ne une pĂ©nalitĂ© qui s’ajoute au temps : 2 secondes pour une porte touchĂ©e et 50 secondes pour une porte ratĂ©e. A haut niveau, 2 secondes de pĂ©nalitĂ© coĂ»tent cher mais c’est encore jouable pour accrocher un podium, tandis qu’un 50 signifie que la course est perdue. Par exemple, aux championnats d’Europe, il y a moins d’une seconde d’Ă©cart entre les trois premiers…
Sur une compĂ©tition internationale, il y a d’abord des qualifications oĂą seuls les vingt premiers sont qualifiĂ©s, puis une manche de demi-finales oĂą l’on en garde dix, et enfin la manche de finale oĂą les chronos des dix sĂ©lectionnĂ©s sont remis Ă zĂ©ro. »
Comment gères-tu la grosse concurrence qui existe en France en kayak, notamment vis-à -vis du peu de places qualificatives pour les grandes compétitions internationales ?
« C’est vrai qu’il n’y a que trois places par nation pour les grands championnats et qu’en France il y a une très forte densitĂ©. Nous avons notamment Fabien Lefèvre (double mĂ©daillĂ© Olympique), Julien Billaut (champion du monde 2006 et champion d’Europe 2004), SĂ©b Combot (champion du monde 2007), Pierre Bourliaud (vice-champion du monde 2007 par Ă©quipe)… et moi… plus les jeunes qui arrivent fort… pour seulement trois places !!! Ca en laisse forcĂ©ment quelques uns sur le bord lors des courses de sĂ©lections, mais je pense que cela amène une concurence saine qui nous permet de nous tirer vers le haut et d’ĂŞtre parmi les meilleures nations de kayak. »
Tu as gagnĂ© ton billet pour les championnats du monde qui auront lieu en septembre Ă SĂ©u d’Urgell (Espagne)… Quels y seront tes objectifs ?
« Le bassin de SĂ©u d’Urgell, je le connais bien car nous y avons couru deux fois les courses de sĂ©lections, et que j’ai fini troisième des prĂ©-championnats du monde l’an passĂ©. Cette annĂ©e, j’espère finir parmi les trois premiers mondiaux et ramener le titre par Ă©quipe que nous avions gagnĂ© en 2006 Ă Prague. Pour le moment, tout est rĂ©uni pour que je sois performant lĂ -bas, pourvu que ça dure ! Il devrait y avoir Ă©normĂ©ment de supporters français et pour que ce soit une belle fĂŞte pour le canoĂ«-kayak, Ă nous de ramener les mĂ©dailles ! »
Merci beaucoup Boris de m’avoir accordĂ© cette interview si rapidement après ta mĂ©daille !
La carrière de Boris Neveu en quelques lignes :
Boris Neveu est un kayakiste français de 23 ans membre du pôle France de Toulouse et du club ALCK Bagnères de Bigorre.
Il fait d’abord ses preuves chez les juniors, en obtenant la médaille d’or par équipe et la quatrième place en individuel lors des championnats du monde junior en 2004.
Au niveau senior, Boris Neveu monte sur le podium d’une Coupe du monde en 2005 (à Augsburg). L’année suivante, il devient champion du monde par équipe et termine 12e de l’épreuve individuelle.
Aux championnats d’Europe en 2009, il remporte deux médailles : la médaille d’argent en individuel et la médaille de bronze par équipe. Espérons qu’il fera aussi bien aux championnats du monde de Séu d’Urgell, en septembre !
Pour en savoir plus sur Boris, visitez son blog : boris.neveu.over-blog.com
Laisser un commentaire